Attelle de centrage patellaire

illustration d’une détente de l’aileron rotulien interne favorisant l’instabilité de la patella

radiographie montrant une luxation latérale de la rotule

Rotule

La rotule peut être le siège de douleur et/ou d’instabilité 

Rappel Anatomique

La rotule, ou patella, s’articule avec le fémur, au niveau de la trochlée fémorale. Cette trochlée est creusée et a la forme d’un V pour recevoir la rotule.

La rotule est stabilisée de chaque côté par des structures fibreuses appelées ailerons rotuliens, interne et externe.

Au dessus de la rotule s’insère le tendon du quadriceps et en dessous le tendon rotulien ou patellaire. Ce tendon rotulien est attaché en bas au tibia sur la Tubérosité Tibiale Antérieure (TTA).

Généralités

L’articulation fémoro-patellaire peut être le siège de douleurs et/ou d’instabilité.

Lorsque les douleurs sont le seul symptôme, et qu’aucun facteur favorisant majeur n’est retrouvé, on parle de syndrome rotulien.

Lorsque la rotule se luxe ou se subluxe, on parle d’instabilité patellaire.

Facteurs favorisants

Les facteurs favorisant cette pathologie sont :

  • Dysplasie de trochlée. Au lieu d’être en forme de V pour recevoir la rotule, la trochlée est plate ou même en V inversé.
  • Bascule rotulienne externe excessive.
    Au lieu d’être appliquée harmonieusement contre la trochlée fémorale, la rotule est basculée vers l’extérieur
  • Rotule haute.
    Une rotule anormalement haute peut favoriser une instabilité

 

Traitement 

En cas de syndrome rotulien, le traitement n’est pas chirurgical. Il consiste en une rééducation ciblée avec renforcement musculaire du quadriceps et notamment du vaste interne.

La natation en battements de pieds est très utile.

Il peut être parfois utile de porter temporairement une attelle de centrage patellaire.

En cas d’instabilité patellaire, un traitement chirurgical peut alors être discuté. Le traitement vise à stabiliser la rotule et deux techniques, souvent réalisées conjointement, sont possibles :

  • la plastie ligamentaire de l’aileron rotulien interne

  • l’ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure (TTA)

La plastie de l’aileron rotulien interne (MPFL)

Cette technique, appelée MPFL, consiste à recréer l’aileron interne qui est totalement distendu.

Pour cela, on réalise une greffe tendineuse en prélevant le tendon du droit interne sur le même genou.

Ce tendon est ensuite amarré à la rotule et au fémur et sa mise en tension permet de stabiliser la rotule.

L’ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure

Lorsque la rotule est trop haute, lorsqu’il existe un accrochage à la flexion-extension ou en présence d’une forte dysplasie de la trochlée fémorale, une ostéotomie de la TTA est indiquée.

Pour cela, on soulève cette TTA à la scie et au ciseau à frapper et on la repositionne de manière à corriger les anomalies. La stabilité est assurée par 2 vis.

Cela permet de réaxer le tendon rotulien et donc la rotule et d’assurer ainsi sa stabilité.

Cette ostéotomie peut être réalisée isolément ou conjointement avec la reconstruction de l’aileron rotulien interne (MPFL).

Suites opératoires

L’appui complet est autorisé de suite, sous couvert d’une attelle, à maintenir en protection pendant 1 mois.

La rééducation est débutée immédiatement et prolongée pendant 2 à 3 mois.

 

Complications

La principale complication est la récidive de la luxation patellaire. Cela reste très rare.

Lorsqu’une ostéotomie de la TTA est réalisée, l’os peut être amené à ne pas consolider dans les délais normaux (pseudarthrose) ; une réintervention est parfois nécessaire.

Les autres complications sont inhérentes à toute intervention chirurgicale : hématome, infection, thrombophlébite, algodystrophie.